Écrire au courant de la plume

Le 25 mai 2021

Une critique littéraire

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Novembre 2021
Écrire au courant de la plume-Lysette Brochu
Lysette a, cette fois-ci, choisi de nous présenter des textes éclectiques. Elle nous montre que tout est sujet à écriture et on constate bien que pour Lysette, écrire est une absolue nécessité.
Ce qui nous frappe, dans ce livre, c’est l’attachement de Lysette à son mari et à sa famille, mais pas seulement. Notre écrivaine rend hommage amicalement loyalement à des ami(e)s: L’une pour son anniversaire, l’autre en hommage à sa vie, l’autre encore pour montrer sa fidélité et son admiration à une maison d’édition et à ses fondateurs.
La lettre à mon mari à l’occasion de ses 80 ans, est particulièrement émouvante.
J’ai aussi beaucoup apprécié son « making off » de Mabel, la vache volante
🙂 Ce texte nous montre qu’en écriture, il faut persister, retravailler et toujours y croire.
Elle touche aussi à l’histoire d’Ottawa-Gatineau entre autres avec les péripéties de Lady Aberdeen et Carillon de gratitude.
Son récit de voyage en Grande-Bretagne est fort intéressant, On y apprend plusieurs choses, entre autres sur les Kelpies
🙂
Lysette sait aussi nous émouvoir et nous faire peur avec deux histoires effrayantes.
Bref, cette écrivaine fait la preuve que tout est matériau à écriture et que tout écrivain ne doit pas refréner son désir d’écrire. 
Merci Lysette pour ce recueil
Michèle Bourgon

Octobre 2021

Salut Lysette,

J'avais offert ton dernier livre en cadeau d'anniversaire à mon amie Esther, et voilà le commentaire qu'elle m'a fait parvenir.
Bonsoir Francisca,
...Ce qui m'a permis de lire Lysette Brochu plus rapidement. Elle est une écrivaine ethno-anthropologue, non, réellement. Elle observe et décrit le terrain, comme le disent les chercheurs, admirablement. J'ai adoré ces petits et grands récits de la vie, tantôt avec humour, avec tendresse et surtout avec l'oeil de faucon écrivain qui perçoit et choisit. Ne penses-tu pas? 
Esther


Mai 2021
Bonjour, chère Lysette, bonjour, cher Maurice,


Lysette, j’ai lu avec attention et grand plaisir ton livre 
Écrire au courant de la plume. Récits, réflexions et nouvelles.

Avec grand plaisir, car tu nous offres des aspects de ta vie, en compagnie de Maurice, des enfants et petits-enfants, et de la famille. Nous partageons vos beaux Noëls et vos joyeuses fêtes! Quel hommage à votre père si extraordinaire!
 
C’est très intéressant.
Mon chapitre préféré est celui où vous êtes, les enfants, en train de faire les courses pour votre papa qui lit son journal en attendant que vous remplissiez le chariot.
Je trouve ça amusant, dynamique et tellement vrai.
Il y a beaucoup de souvenirs très bien présentés, le diplôme du père, dont je parlais, le poète tombé du ciel, c’est très touchant, la réception de monseigneur, des passages dramatiques, l’autoroute des larmes, des pages spirituelles aussi comme la visite à Assise, et finalement la rencontre avec un saint François un peu déroutant.
J’aime aussi tes citations de grands auteurs.

Ton questionnement durant les insomnies rejoint nombre de personnes, c’est bien formulé.

Tu soulignes fort bien tout le travail de Jacques Flamand et de Monique Bertoli.

Ta foi est éclairante, tu n’es pas repliée sur toi-même, tu es attentive à la misère de tout le monde, tu es très humaine, et tu conclus avec le plus grand des poètes!

Les Éditions de la francophonie ont façonné un beau livre; les photographies apportent un complément de chaleur humaine.

Tu as énormément travaillé pour ce livre, qui est un reflet de ta vie d’attention aux autres, de quête constante de la beauté chez l’autre.

Chère Lysette, continue à écrire, ta plume nous est essentielle. Je suis certain que lectrices et lecteurs cueilleront dans tes pages des réflexions pour la vie et aussi des aides pour surmonter les difficultés du quotidien, et peut-être trouver, comme toi, leur voie dans une spiritualité à l’écoute des autres. 

Félicitations chère Lysette, bonne écriture et toutes nos amitiés à toi et à Maurice.

Jean-Louis Grosmaire et Michel

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Une critique de Germain Dion
dans Facebook de :
Bûlants secrets de Marianne
« Marianne »,
de Lysette Brochu, une bonne fresque historique

http://www.germaindion.com/2016/09/06/marianne-de-lysette-brochu-bonne-fresque-historique/


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LYSETTE BROCHU nous trace, dans Brûlants secrets de Marianne, une  fresque historique des difficultés multiples vécues par un couple francophone dysfonctionnel qui s’expatrie dans le Nord de l’Ontario pour ouvrir de nouvelles terres au début du XXe siècle.

Après leur mariage, le couple part de Fournier et Casselman, dans l’Est ontarien près d’Ottawa,  pour s’installer à Matheson, une communauté en développement située dans le Nord des défricheurs. Ils perdent tout dans le grand feu de forêt de 1916. Le titre du livre aurait fort bien pu être : « Brûlant destin de Marianne »
, au lieu deBrûlants secrets.  Lysette Brochu nous décrit avec tant d’émotion ce gigantesque incendie qu’on pourrait croire qu’elle s’est inspirée de celui de Fort McMurray, en Alberta, en 2016, sauf que c’est impossible. Elle a écrit son livre deux ans avant.

Marianne a souffert toute sa vie dans sa famille : alcoolisme du couple, incompréhension, absence du mari, trop d’enfants, neuf exactement, dont trois perdus en bas âge (y compris un né adultérin). En ces temps-là, la rigidité religieuse commandait d’accepter avec résignation les malheurs de la vie alors que les colons ne connaissaient ni électricité, ni eau courante ni radio.
Marianne encore enfant a perdu sa mère, atteinte de maladie mentale, et s’étant suicidée. Elle souffre elle-même du même mal. Son mari Albert – plus vieux qu’elle – la décrit, à un moment donné, comme une femme « toujours entre le 
up and down ». L’anglais se faufile sans cesse plus dans ce foyer.


Le père de Marianne, Fred, est un irresponsable qui a abusé d’elle jeune au moins une fois et qui s’en prend une autre fois à une de ses petites-filles. Relater surtout la première scène, au début du livre, constituait une scène difficile. Lysette Brochu s’en sort avec habileté, avec des mots explicites sans tomber dans l’exagération.

La Première Guerre mondiale s’infiltre comme par hasard dans ces régions éloignées par quelques  vieux journaux de Toronto qui atteignent ces terres en friche éloignées. Peut-on aurait-on dû en parler davantage ? Peut-être.

L’éloignement, le dénuement, le travail dur, la pauvreté et la nécessité de couper les « cennes » en quatre pour arriver résume la toile de fond du début. Ensuite la situation s’améliore. Mais les époux cèdent alors, l’un et l’autre, à d’autres dieux. Les enfants ne s’en trouvent que plus déchirés.

L’auteure, avant traiter ce sujet, son premier roman, a publié plusieurs livres pour enfants et au moins deux d’autobiographie. Originaire de Sudbury, elle connaît très bien l’Ontario; et elle y reste attachée. Cela paraît dans son inspiration.

Lysette a écrit Marianne en langue du peuple, le « canayen », par  choix volontaire et pour une raison d’authenticité. Accordons-lui le mérite d’une solide oreille musicale, car elle le transcrit très bien. Elle a enseigné toute sa vie. El elle demeure depuis décennies à Gatineau, au Québec, avec son mari.

N’escomptez pas uniquement de la détente en lisant ce roman. Certains passages, je le répète, sont pénibles. Mais le lire en vaut la peine car il nous met les points sur les 
i sur des réalités qui ont existé.

Et, entre nous,  Canada pour Canada, le Nord de l’Ontario à cette époque devait assez s’apparenter à l’Abitibi qui fut au Québec une autre terre de colonisation.

* *

De son côté, L’actualité(1) vient de rappeler ce 27 juillet 2016 le noir centenaire de ce sinistre feu de forêt de Matheson dans le Nord de l’Ontario, et de ses villages voisins, qui fit près de 225 morts. Tout n’était qu’une langue interminable de désolation. Il reste à ce jour l’incendie le plus meurtrier au Canada.

(1) Jonathan Trudel, « Mes racines incendiées », L’actualité, 27 juillet 2016.
 
LYSETTE BROCHU
Brûlants secrets de Marianne roman, 2014
Les Éditions du Vermillon 305, rue Saint-Patrick Ottawa ON K1N 5K5 613-241-4032     Fax : 613-241-3109 leseditionsduvermillon@rogers.com
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La revue Voix plurielles

Critique littéraire:
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Voix plurielles La revue Voix plurielles (ISSN 1925-0614) est la revue de l'Association des Professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens. Elle publie des articles, des comptes-rendus et des notes de recherche de nature littéraire, linguistique, culturelle et pédagogique.

Voir la critique de Brûlants secrets de Marianne :

de Gabrielle Bonifaci

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Le jeudi 7 mai 2015

https://journals.library.brocku.ca/index.php/voixplurielles/article/view/1213
Et cliquez sur le PDF

Ou

Ci-inclus la critique:
Brochu, Lysette. Brûlants secrets de Marianne. Ottawa : Vermillon, 2014. 279 p.

Les « brûlants secrets » de Marianne Morneau appartiennent à un personnage dont les antécédents littéraires sont, non seulement largement connus, mais également revendiqués dans le roman de Lysette Brochu. Ils renvoient essentiellement à des femmes sorties tout droit de célèbres romans qui ont mené leur vie fictive sous l’emprise de passions amoureuses contrariées tout comme chez la jeune Franco-Ontarienne du roman. La famille littéraire de Marianne Morneau comprend Maria Chapdelaine, la jeune Québécoise qui rêvait du coureur des bois François Paradis mais a dû se contenter d’Eutrope Gagnon ; Madame de Rênal dans Le rouge et le noir de Stendhal, qui, sous le poids des conventions sociales et religieuses, condamne son amant à la mort ; Emma Bovary, déçue par son mari et ses amants à tel point qu’elle se suicide en avalant de l’arsenic.

Sauf que la vie de Marianne Morneau est bien plus douloureuse que celle de Maria Chapdelaine. L’héroïne de Brochu se mariera effectivement avec un homme du Nord, mais elle n’aime décidément pas le Nord. Marianne n’est pas non plus comme Madame de Rênal, confortablement mariée et amoureuse d’un Julien anobli et romantique, ni d’ailleurs comme Madame Bovary. Certes, son histoire finit, chez elle aussi, par la prise d’un poison et un suicide, mais ses liaisons sont encore moins reluisantes que celles d’Emma, ses dépenses encore moins contrôlées. Son mari se sépare d’elle ; l’alcool et la folie qui traine dans sa famille, et un indicible drame qui a bouleversé toutes ses attentes d’adolescente, la conduisent à sa perte. Marianne est sans doute une distante cousine de Nana, chez Emile Zola, destinée à la prostitution et à la déchéance sous l’effet – selon l’auteur – de tares héréditaires.

Marianne, c’est un personnage féminin sans les fictions de la bienséance et des idéaux. Usée par des travaux trop durs, de nombreuses maternités, un climat trop rude, une existence trop précaire, des tourments incessants, elle chute dans un malheur qui la terrasse. Le roman de Brochu dresse le portrait émouvant, mais sans aucune illusion et sans le moindre embellissement, d’une femme mariée à quinze ans, morte à trente-huit.

Le roman se déroule dans le nord de l’Ontario – Matheson, dans la région de Timmins, et Cobalt plus au sud, dans la direction de Sudbury – depuis la fin du dix-neuvième siècle jusqu’en 1934, dans une région minière que les colons francophones viennent défricher pour s’y installer. L’église catholique est omniprésente. Jusqu’à l’adolescence, Marianne est pensionnaire dans un couvent, petite Jane Eyre à la française. Bucherons francophones et anglophones fraternisent dans leur tâche commune ; le gouvernement provincial limite l’enseignement du français (il s’agit de l’infâmant règlement dix-sept qui est resté dans l’imaginaire franco-ontarien) ; les femmes et leurs nombreux enfants vivent dans des conditions difficiles dans le Nord. Mais, insiste l’auteure, « Plusieurs des lieux décrits ne ressemblent en rien à la réalité : il m’a fallu inventer un monde fictionnel pour les besoins du récit. Cet ouvrage n’est donc pas un ‘roman historique’, mais un ‘roman de fiction’ inspiré de certaines circonstances de la vie ».

Restent les « secrets brûlants » de Marianne. On pourrait en dire long, mais ce sera aux lectrices et aux lecteurs de les découvrir et se laisser bouleverser.
Gabrielle Bonifaci ...

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Les cinq coups de coeur de Paul-François Sylvestre

Semaine du 16 au 22 décembre 2014

Les cinq coups de coeur du chroniqueur
Paul-François Sylvestre - L'Express de Toronto

Brûlants secrets de Marianne, parmi les cinq coups de coeurdes 50 livres lus pendant l’année 2014, pour le chroniqueur Paul-François Sylvestre de l’Express de Toronto.
Voici l’hyperlien pour l’article dans L’Express,  semaine du 16 décembre au 22 décembre 2014
http://www.lexpress.to/archives/14798/

« Lysette Brochu, Brûlants secrets de Marianne, roman, Ottawa, Éditions du Vermillon.

La Marianne du titre entame sa vie adulte dans l’Est ontarien en cachant à son mari deux terribles secrets qui vont la hanter une fois établie dans le Nord, voire la plonger constamment dans «des périodes d’errance et de désespoir absolu».

Le roman peint un vibrant portrait des années de colonisation dans le Nord ontarien, lesquelles coïncident avec la Première Guerre mondiale, la grippe espagnole et de grands incendies de juillet 1916 et octobre 1922. Avec
Brûlants secrets de Marianne, Lysette Brochu a réussi à évoquer avec brio toute une page de notre histoire. »
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ENTRE NOUS, ROGERS TV

Huitième chronique
Rogers télé-Ottawa, émission Entre nous.
Publié le 18 juin 2014
par 
bourgonm
 
Critique littéraire
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Brûlants secrets de Marianne de Lysette Brochu
aux Éditions du Vermillon.

Lysette, tout le monde la connaît. Elle a écrit toute sa vie. Elle a même écrit sa vie dans Parfum de rose et de tabac. Elle nous revient avec son tout premier roman et ma foi, c’est vraiment une réussite. Dès le début de l’histoire, la mère de Marianne va se pendre. Elle souffre de maladie mentale ( bi-polarité). Marianne va grandir seule, quasi orpheline, placée par son oncle et sa tante dans un pensionnat dirigé par les sœurs. Lors d’une sortie, elle subira les gestes déplacés de son père et elle n’oubliera jamais. Voilà pour l’intrigue. Mais ce qui est absolument magnifique dans ce roman, c’est le tableau de mœurs que Lysette Brochu brosse. On revoit toutes les coutumes de l’époque, la vie courageuse des femmes franco-ontariennes, obligées de vivre leurs espérances loin de toutes commodités. Tout cela est excellemment bien décrit. On vit avec les personnages, on ressent leurs émotions, leurs angoisses.
Le langage, émaillé de régionalismes est savoureux. On le déguste à grandes lampées. Un livre à lire avec ouverture et curiosité. Un livre qui doit rendre fier d’être franco-ontarien.
Bravo Lysette !
Pour poster un commentaire, voir: https://bourgonm.wordpress.com/2014/06/18/huitieme-chronique-rogers-tele-ottawa-emission-entre-nous/

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L'Express du grand Toronto


L’EXPRESS,

l’hebdo des FRANCOPHONES DU GRAND TORONTO

Fresque dramatique développée avec brio
Par Paul-François Sylvestre – Semaine du 27 mai au 2 juin 2014

Lysette Brochu, Brûlants secrets de Marianne, roman, Ottawa, Éditions du Vermillon, 2014, 282 pages, 20 $.

Après avoir signé quinze ouvrages, surtout des livres pour enfants et élèves du primaire, ainsi que des récits ou tableaux de vie, la Franco-Ontarienne Lysette Brochu nous offre un roman pour grand public. Elle relève ce défi avec brio en publiant Brûlants secrets de Marianne, une fresque dramatique qui s’étend de 1894 à 1934 et qui nous promène de Fournier, Casselman et Vankleek Hill (Est ontarien) à Cobalt, Matheson et Kirkland Lake (Nord-Est ontarien).

La Marianne du titre entame sa vie adulte en épousant Albert Sirois et en lui cachant deux terribles secrets (que je ne dévoilerai point pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture). Disons tout simplement que ces deux brûlants secrets non confessés sont aussi pesants qu’une chape de plomb. Ils traumatisent la jeune femme et la plongent constamment dans «des périodes d’errance et de désespoir absolu».

Le roman peint un vibrant portrait des années de colonisation dans le Nord ontarien, lesquelles coïncident avec la Première Guerre mondiale, la grippe espagnole et de grands incendies.

Le 29 juillet 1916, un effroyable sinistre détruit plus de 500 000 acres dans la région de Matheson; le nombre de victimes s’élève à 300 et 500 familles perdent tout ce qu’elles possédaient.

Le 4 octobre 1922, un autre incendie détruit presque tout le sud de Haileybury et le village de North-Cobalt. Le bilan s’avère lourd: 18 cantons ravagés, 33 morts, 1 565 logis incendiés, 6 566 personnes sans abri.

La romancière écrit que «des familles erraient, dans le dénuement complet, privées de vêtements, de nourriture, de logement. Tant de victimes avaient vu des proches se transformer en torches vivantes.»

Ce roman rappelle la période du Règlement 17 (1912-1927) où l’enseignement en français était à toutes fins utiles banni en Ontario. Albert Sirois se dit que le prix à payer pour vivre à Matheson, en 1918, c’est d’envoyer son enfant à une école anglaise. Il n’y voit rien de mal car c’est la langue des «gros boss. Tu vas pas loin dans vie si tu sais parler la langue des patrons.»

Son épouse Marianne ne partage pas cet avis, bien au contraire. Pour elle, la langue est la gardienne de la foi. Et la lecture demeure un puissant levier culturel. Même si elle n’a terminé que sa huitième année, elle sait enseigner le français à ses huit enfants (elle en a perdu trois autres en bas âges).

La progéniture de Marianne porte des noms comme Rose, Lionel, Muguette ou Laurier. Plusieurs personnes adultes du roman, eux, sont affublés de prénoms plus colorés: Mastaï, Démerise, Orphir ou Dorilda.

Lysette Brochu colore son récit de dialogues qui semblent très réalistes ou typiques de l’époque. En voici un exemple: «Mon Dieu! bretter d’même, c’est à croire qu’y reviendra pas. Y’a belle lurette qu’y aurait dû ersoude, y’ambitionne su’ l’pain bénit.»

Chaque chapitre du roman est coiffé d’une citation d’un auteur, le plus souvent franco-ontarien. En exergue du chapitre 25, on peut lire ce mot de Stefan Psenak: «c’est pas les prétexte qui manquent pour être malheureux». De toute évidence, Marianne n’a jamais pu oublier le passé, faire un trait sur les vieilles blessures et choisir d’être heureuse.

Elle est aux prises avec des «humeurs étranges», ce qui semble presque invariablement attirer la misère sur sa famille. Cette fresque dramatique – je ne vous le cache point – a une fin tragique…

Je vous signale, en passant, qu’on trouve à la fin du livre un glossaire renfermant des expressions, régionalismes ou anglicismes. En voici quelques exemples: hand-me-downs (vêtements usagés), instipoller (être indigné, vexé, insulté), lessi (eau de lessive faite à partir de cendres), ouaguinne (wagon prononcé à l’anglaise).

Avec Brûlants secrets de Marianne, Lysette Brochu a réussi à évoquer avec brio toute une page de notre histoire. Elle est une digne descendante d’Hélène Brodeur.

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